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Star Trek Picard (3×05)

Image de Raffi

On entend souvent les vieux fans les plus râleurs dire que les nouvelles séries STAR TREK n’ont de STAR TREK que le nom au point d’avoir créé le terme de Fake Trek pour tout ce qui est produit par Alex Kurtzman. Est-ce le cas ici aussi pour cet épisode de mi saison 3 de Picard qui s’appelle Imposteurs ? 

C’est ce que nous allons déterminer ici avec notre Romulien relou Reman Brami, David Oghia de du podcast Total Trax et notre autre invité : Ugo de la chaîne YouTube confessions d’Histoire ! Sans oublier le commandeur Guigui bien sûr.


Bientôt plus d’informations sur l’évènement STAR TREK qui sera organisé fin juin au Club de l’Étoile à Paris par Lloyd Chéry du podcast C’est plus que de la SF ! Restez connectés 😉

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12 commentaires sur “Star Trek Picard (3×05)”

  1. Bonjour à tous !
    Vous connaissez l' »esprit d’escalier », par lequel c’est en bs des escaliers, longtemps après, que l’on se dit « rha mince c’est ça que j’aurais du dire sur le coup ! »
    Et bien parce qu’il ne me semble pas avoir été au bout sur un point donné, je me permets (sous l’incitation du commander Guigii) de reprendre ici mon propos sur le Maquis, vite abandonné pendant le podcast devant la levé de bouclier unanime des autres participants. Il me semble que leurs objections concernaient spécifiquement les relations entre Picard et Ro, suite à la trahison de cette dernière. Mais pour ce qui est du Maquis lui-même, en se remémorant les premiers épisodes de Voyager, dans lesquels il est nécessaire de faire co-exister un équipage mixte Starfleet-Maquis, on voit bien qu’en dehors de quelques tensions, de différences d’approche et de méthode, et éventuellement de rancœurs personnelles, et bien le maquis reste tout à fait compatible avec Starfleet ! D’ailleurs comme le fait remarquer Guigui beaucoup sont des anciens de Starfleet…
    Alors peut-être qu’en tant que spectateur tout était fait dans les series pour que l’on soit en empathie avec le maquis : les agressions cardaciennes contre les colons avaient bien été montrées, notamment si je me souvient bien sur la planète d’amérindiens d’où vient Chakotay (et prendre des amérindiens dans un show Américain post Danse avec le Loups, si ce n’est pas le signe d’une recherche d’empathie de la part du public). Et je maintiens que, hormis des conflits individuels et des trajectoires particulières comme la celles de Ro et JL, le maquis en lui-même n’étaient pas montré comme un groupe de « terroristes » extrémistes, hyper dangereux et totalement distinct des idéaux de la fédération ! Il ne me semble pas que l’on puisse parler d’un véritable fossé culturel ou moral entre les deux, en tout cas à même de justifier la façon dont Picard parle de ces gens dans l’épisode, avec autant de véhémence et en les traitant justement de terroristes. C’était une réaction « too much », caricaturale même… sans compter que l’on est 30 ans apres bon sang ! Et puis c’est pas comme si Picard lui-même n’avait pas connu d' »insurection » (en plus Shaw lui rappelle cette insurrection quelques instants avant dans le même épisode ! À moins que les insurrections des VIP ne soient pas de même nature que celle des seconds couteaux !^^). Bref l’attitude de Picard me semble par trop extrême…

    Mais ce point va me permettre d’élargir le propos à ce qui est, si ce n’est un signe des temps, tout du moins un signe récurrents des séries de Kurtzman : à bien y regarder, ce sont énormément de réactions, chez beaucoups de personnages, et dans toutes sortes de circonstances, qui sont baignées (de par la direction d’acteur et la mise en scene plus encore que par le scenario) dans ce même mode « à fleur de peau », aux reactions émotionnelles extrêmes, pleines de pathos, de drama, parfois de larmes. Comme si ce mode « hystérisant » était dans les séries Kurtzman (et sans doute retrouvera-t-on des traitements similaires ailleurs) une façon pour les créateurs de garantir une scène puissante, fortement dramaturgique. Mais la dramaturgie vient des situations elles-mêmes, de ce qu’elles racontent, et parfois, tout comme les grandes douleurs sont dites muettes, une reactions froide et maîtrisée d’un personnage lui donne d’autant plus de force. Le recours aux grands exclamations de drama queen, ou les persos sont tous à 200% dans leurs réactions émotionnelles ne sont pas un gage d’efficacité de la scène, et surtout pas (et c’est là le plus important) dans le cadre de l’univers rationnel, scientifique et évolué de Starfleet/la fédération/Star Trek. La distance, l’analyse rationnelle, le côté flegmatique et cartésien des membres de Starfleet des années Berman ont disparu de la gamme des attitudes des personnages : ils sont tous à fleur de peau, et montent dans les tours en quelques répliques (cf. les conflits de décisions stratégiques et de commandement entre Riker et Picard dans l’épisode 3). On est loin du Picard qui expliquait à je sais plus qui (dans une navette. Wesley je crois ?) que la source d’inspiration la plus importante pour un capitaine de Starfleet c’était la philosophie… Réflexion, dialectique et effort d’empathie sont systématiquement remplacés par du déballage d’émotions personnelle sans filtre, gonflé à l’ego (en fait on dirait que tout le monde interragis comme s’il était sur Twitter, quoi !).
    Ah on est bien loin de ces équipages qui écoutaient des concertos de violoncelle dans l’espace ou jouaient Cyrano pour le fun (je me doute que certains peuvent trouver prétentieux, élitiste voire pédant ces références culturelles qui traversaient Star Trek, mais pour moi ca faisait parti du show : des intellos dans l’espace ! Le seul évènement social que l’on voit à bord du Discovery dans la série éponyme, c’est une « party » qui semblait plus tenir du spring break à Cancún qu’à autre chose !). Car visiblement dans l’ére Kurtzman, la culture a disparu en même temps que le self control et le flegme (britannique ou autre)…
    Et ça participe pas mal à ne plus avoir à faire à une humanité éclairée, exemplaire, mais plutôt basiquement semblable à nos contemporains…

    Voilà…
    Déso pour le pavé ! 😉

  2. Merci d’avoir complété le podcast par ce texte explicatif. J’entend bien ce que tu dis et tu as raison. Mais il demeure que ta réflexion sur le maquis ne se base ici que sur le début de VOYAGER et la fin de TNG. Si on en restait là, je serais tout à fait d’accord avec toi. Mais dans ta réflexion, il te manque la partie DS9 qui est bien plus centrale sur ce sujet.

    Comme je le disais, la relation Sisko/Eddigton est allée très loin poussant chacun des 2 camps dans leurs retranchements. En 2373, les Maquis a créé un agent biogène mortel pour les Cardassiens. Eddington a attaqué les colonies cardassiques sur Veloz Prime et Quatal Prime, empoisonnant leurs biosphères, rendant ainsi ces planètes inhabitables pour les cardassiens. Le Maquis a alors annoncé son intention de récupérer ces planètes pour eux-mêmes et de lancer des attaques similaires contre toutes les autres colonies cardassissiennes à l’intérieur de la zone démilitarisée (ceci est un exemple, il y en a d’autres). Cet acharnement contre les Cardassiens qui venaient de se prendre une branlée contre le Dominion a été un élément qui a poussé Dukat a établir une alliance avec le Dominion et donc à entraîner la guerre qui a suivi. Le maquis, quel que soit leurs objectifs (légitimes) au départ n’a rien de la petite organisation innocente au final.

    Pour le reste, bien que ton argument sur le Maquis me semble affaiblir le reste de ton propos, il n’en demeure pas moins que tu as raison sur la mécanique de Kurtzman. On l’a bien souvent dénoncé dans le podcast. C’est très problématique sur DISCOVERY notamment et sur les saisons 1 & 2 de PICARD.

    Pour autant, d’un point de vue internaliste, moi j’ai toujours trouvé que ça se tenait. En effet, au début de TNG, la Fédération a eu peu de soucis, quasiment que des trucs positifs : une expansion, la paix durable avec les Klingons, les Romuliens absents pendant 50 ans… Bref, c’est méga zen comme période et dans ce contexte, Starfleet forcément est très cool avec une humanité éclairée et exemplaire. Sauf que, d’une part, l’équipage de l’Enterprise sont l’élite et non pas l’exemple représentatif de la majorité, des épisodes le prouvent à de nombreuses reprises. Ensuite, une fois l’ère TNG lancée, il y a les borgs et la guerre contre le Dominion qui manque de la détruire totalement plusieurs fois. Une société qui était dans l’opulence pendant près d’un demi-siècle, qui voit cette opulence remise en question a de quoi changer en 20 ou 30 ans (dans le mauvais sens). Sisko le dit très bien dans DS9 : « il est facile d’être un ange au paradis ». Du coup, je rejette complètement cet angle de dire que le NEWTREK sont une dystopie et que les comportements humains de ces séries ne soient pas raccord avec tout ceci.

    Du coup, pour les mécaniques de dramatisation qui sont mauvais tu as raison car souvent ça donne de mauvaises histoires, intrigues, épisodes, saison, série… Mais cela me semble parfaitement nuancé par mon argumentaire. Ce qui implique qu’il ne faut pas jeter le NEWTREK avec l’eau du bain et cette saison 3 de Picard tend (pour l’instant, mais ça peut changer) à le prouver.

  3. J’ajouterai qu’ici la saga reflète son époque quelque part et elle l’a toujours fait de manière plus ou moins subtile et avec des niveaux de lecture différents parfois. Mais elle l’a toujours fait et réfléter les inquiétudes du moment me semble tout aussi légitime (et pertinent). Les personnages restent malgré tout héroïques et éclairés. Ce qui est loin de la majorité de nos contemporain. Mais tu as raison la saga devrait être malgré tout plus lumineuse, en montrait une planète qui a un réchauffement climatique et comment sa population s’en est sorti (bref en faisant de la pédagogie positive par exemple).

    Et enfin, ta vision de la franchise telle que tu la décris, me rappelle vraiment l »idée qu’on peut avoir de l’univers en regardant les 2 premières saisons de TNG quand Gene cassait les couilles aux scénaristes pour qu’il n’y ait jamais de conflits interpersonnels ; ce qui est très difficile d’un point de vue dramaturgique (et qui explique en parti les mauvais épisodes des 2 premières saisons). Car même TOS ou TMP n’avaient pas cette intransigeance. Du coup, je ne partage pas cette intransigeance moi-même surtout en regardant le dernier épisode de la saison 1 que tu aimes bien et qui est pourtant tout pété et où les personnages ont finalement peu de logique (même Picard qui n’est plus si sympa, le gars était pour qu’on laisse les gars cryogénisés à leur sort)…

  4. J’oubliais : « ais pour ce qui est du Maquis lui-même, en se remémorant les premiers épisodes de Voyager, dans lesquels il est nécessaire de faire co-exister un équipage mixte Starfleet-Maquis, on voit bien qu’en dehors de quelques tensions, de différences d’approche et de méthode, et éventuellement de rancœurs personnelles, et bien le maquis reste tout à fait compatible avec Starfleet ! »

    Et ça a été et est toujours un problème logique et dramaturgique. Ce n’est qu’en saison 4 (ou 5) je crois, que les auteurs reviennent dessus un petit moment, genre ils avaient oublié de traiter cet aspect, cette promesse du début de la série. LOL 🙂

  5. J’ai l’impression qu’il y a toujours eu deux positions formulées à propos du Maquis à l’image d’une conversation entre Worf et O’brien dans S4E22 de DS9. 1/ La position officielle institutionnelle de starfleet/officiers qui ont un respect pour les règles/Worf : « They are terrorists, little more than criminals,.., they should be hunted down and destroyed »
    2/L’opinion de certains protagonistes auquel le spectateur s’identifie/O’brien : «  They are just fighting for something they believe in ».
    La deuxième position vient systématiquement nuancer la première et faire que les Maquis ne soient pas des vrais méchants pour nous, tout en étant des ennemis officiels de la fédération.

    Dans S3E5 de Picard, ils ont mis JLP dans la position anti-maquis et Riker était là pour nuancer.
    Cela étant dit, je suis tout à fait d’accord sur le coté surjoué dans la colère dont on pourrait tout à fait se passer.

    1. Bien vu !
      On retrouve l’opposition entre le légalisme d’un côté (la loi est la loi. point), et les partisans d’un impératif catégorique, d’une obligation morale qui s’affranchi des lois lorsque celles-ci semblent injustes (cf. Vichy et tant d’autres moments).

      1. Et finalement on retrouve ces concepts dans les dialogues entre Picard et Ro dans cet épisode. J’en profite pour dire que je n’ai toujours pas tranché ma position sur cette question épineuse car ça dépendra toujours du contexte. C’est simplement que je voulais souligner dans le podcast que le maquis était une organisation qui a pesé en conséquence sur tout le quadrant et pas toujours avec les meilleures intentions et surtout finalités.

  6. Dans PICARD on est quand même 30 ans après la guerre du Dominion, la menace Borg a été en grande partie stoppée par Janeway, les pauvres romuliens ont perdu leur planète mère et apparemment leur empire, la paix avec les Klingons (alliés de la Fédé pendant la guerre du Dominion) se maintiens dans le temps…
    Au final on pourrait se demander quels sont les problèmes de la Fédération en ce début de 25eme siècle qui justifiraient à tes yeux un durcissement des moeurs (l’attentat contre Mars de la saison 1 de Picard ? Ca fait léger) !
    On peut toujours tenter de rationaliser en interne mais il me semble que c’est plus notre propre époque qui s’exprime, dans un suivisme pessimiste bien contemporain, et puis aussi, comme tu le rappelles, la volonté de créer les situations d’affrontements perpétuels que les scénaristes souhaitaient voir advenir dans Star Trek (il me semble me rappeler que Ronald D Moore ne fut pas dans les derniers à exprimer sa frustration sur ce point, souhaitant pouvoir créer de la tension et des conflits au sein des équipages, ce qui deviendra, comme pour d’autres points, la quasi feuille de route de son Battlestar Galactica). Je redis ce que je voulais souligner avec la référence à Tuvix : le drama et les tensions peuvent tout à fait exister et s’exprimer dans le Star Trek Bermanien, sans pour autant virer aux conflits d’egos et aux chamailleries de cour de récré vides de veritables enjeux…

  7. Je pense que les retombées de la guerre contre le Dominion sont sous estimées en réalité et j’espère que la saison 3 de Picard se saisira de tout ça (avec peu d’espoirs j’avoue). Il suffit de voir comment nos sociétés à nous on changé en seulement 20 ans sans conflit majeur. Il suffit de peu j’imagine pour faire la bascule. En tout cas, je suis vraiment team Ronald D Moore et que ce n’est pas pour rien que DS9 est ma série préférée et que je regrette encore que Voyager n’ait pas été plus sombre/réaliste. Mais sinon sur le constat je suis d’accord, il nous faudrait plus d’histoires à la Tuvix. C’est clair que le côté SF a été trop peu traité dans les dernières séries (sauf quelques exceptions).

    Du reste, je suis persuadé que si TNG avait continué sa trajectoire de personnages irréprochables à l’extrême, la saga se serait arrêté là et sans doute que TNG n’aurait même pas eu 7 saisons…

    1. Au passage : « il est facile d’être un ange au paradis », c’est exactement ce que devrait être le principal ressort dramatique de Star Trek : confronter une morale à des situations et des dilemmes où cette morale « éclairée » est testé, poussée dans ses derniers retranchements (je pense à nouveau à Tuvix, mais aussi au moment où Archer doit choisir de voler un bout d’un vaisseau innocent pour arrêter les Xindis à temps, et tant d’autres exemples).
      Si on supprime cette exigence morale, il ne reste rien à mettre à l’épreuve, et on perd une part significative de ce qui constitue (en tout cas pour moi) l’ADN de Star Trek.

      1. Là dessus je suis d’accord, c’est sur ce bouton narratif que les auteurs devraient appuyer plus souvent. Mais du coup ce manquement est toujours à différencier pour moi du background de la franchise et qu’il me semble qu’on ne peut toujours pas dire que STAR TREK est une dystopie. Parce que par exemple, j’accepte volontiers que les scénarios soient plus axé sur les personnages dans le cas de Picard qui est un épilogue de vieux personnages iconiques que sur DISCOVERY par exemple, où les personnages ont tout à montrer encore et où le concept de la saga devrait revenir à ses basiques. Je ne sais pas si je suis bien clair là 🙂

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