Quand un épisode de STAR TREK se révèlent décevant, on se demande parfois si l’épisode du lendemain sera plus réussi. Est-ce que nous, les fans sommes capables de garder notre optimisme ainsi de jour en jour ? Yes we Khan.
On en parle avec notre Lieutenant Bajorane Marina, notre romulan relou Reman Brami, Ugo qu’on a pu croiser samedi dernier au club de l’étoile et qui nous revient et le commander Guigui.
Hello fellow trekkies !
Tout d’abord j’avais un petit erratum/mea culpa à faire : dans le podcast quand je parle du film de Lubitsch Heaven Can Wait, petit bijou de 1943, et de ses personnages issues de la Haute bourgeoisie du New-York du début de XXe siècle, qui en bons WASP refoulent leurs émotions autant que des Vulcains, je voulais les qualifier de « collet monté » et j’ai par erreur mixé ce « collet monté » avec l’expression « cul serré » ce qui a donné… « collé-serré » (oui : la danse sexy venue des tropiques !). Je me permets de revenir là-dessus surtout parce que c’est drôle au final ! 😅
Oui j’avais compris ce que tu voulais dire malgré tout lol. En même temps il était tard 😉
Et voici venir le petit bout de texte pour lequel je suis venu dans cette section commentaire :
J’avais un truc à ajouter dans la lignée de la réflexion sur les différences entre uchronie (avec un point de divergence dans le passé) et univers parallèles (type univers miroir ou tout le multivers facon Marvel/DC ou même Everything Everywhere All at Once), mais c’est un peu philo…
L’Uchronie c’est simple : à un moment, sur un événement précis, les choses se mettent à changer et plus on s’éloigne de ce point, plus la différence s’intensifie. On peut imaginer que dans la suite immédiate du point de divergence, certaines choses continuent sur leur lancée et arrivent malgré tout (par exemple dans For All Mankind, 10 ans après le point de divergence, on voit que certains films ou chansons sortent dans ce monde là comme dans le notre, notamment ils vont voir « La colère de Khan » vers la même date).
Mais très vite il est logique de penser que tout devient différent, à commencer par les individus dont la naissance devient statistiquement de plus en plus improbable avec le temps.
La logique des multivers type univers miroir est à la fois beaucoup moins scientifique, plus gratifiante pour le spectateur qui retrouve des têtes connues (et en prime souvent plus fun à jouer pour les comédiens). Il n’y a pas de point de divergence, ou alors il y en a constamment et depuis l’origine des temps en quelque sorte, mais avec malgré tout le constat que l’on retrouve systématiquement à chaque époque un copier-coller plus ou moins altéré des personnages de l’univers « prime », quel qu’il soit. On est d’accord sur les raisons liées à la production pour ces choix narratifs, mais de manière internaliste comment expliquer et justifier cet état de fait ? Et là il y a deux possibilités (qui en réalité n’en sont qu’une). Soit on lance l’équivalent scientifique du « ta gueule c’est magique », à savoir le non moins célèbre « ta gueule c’est quantique », en expliquant cela par une sorte d’intrication quantique ou que sais-je dans le même WTF pseudo-scientifique, soit on en déduit que ceux qui doivent exister finissent par exister, comme s’ils étaient invoqués par des notions telles que « le destin », « la destinée ». Et dans ce cas l’on crée un véritable cheval de Troie pour le divin, pour le religieux !
Car derrière toute notion de destin il y a toujours l’idée d’une main invisible, d’une force aggissante derrière le voile du réel. Mektoub, quoi.
Ça relève du religieux le plus métaphysique.
Et je trouve que, Star Trek étant une des trop rares créations américaines qui ne soit pas enveloppée de bondieuseries, il est important de lui conserver ce caractère…
Quand dans le premier film de JJ, le destin fait que le Kirk Kelvin tombe « par hasard » sur Scotty sur cette planète (ou lune) glacée (et même que le vieux Spock s’en étonne !), là on nous fait clairement comprendre que c’était leur destin que ces deux là se rencontrent, même dans un univers différent et dans des conditions on ne peux plus éloignées. On est dans la prophétie des mondes magiques, dans l’heroic fantasy, mais sûrement pas dans la SF…
Voilà.
J’espère que tout ça ne ressemble pas trop à de la diptérophilie caractérisée, et peut-être même que ça pourra intéresser quelqu’un ! 😉
Live long and prosper les gens !
« ta gueule c’est quantique » : excellent ! Oui, l’univers miroir c’est un peu abusé c’est pour ça que j’accepte le trope de l’épisode 2×03 de SNW même s’ils auraient dû modifier un peu les costumes de l’urchonie et au moins un peu les personnages : mettre une petite barbe à Kirk par exemple, lui teindre un peu les cheveux, ce genre de petits trucs, ne pas mettre Uhura et Ortega sur la passerelle. Du coup pour ce qui est de l’univers miroir on peut imaginer qu’il y a cette notion de destiné mais dans cet exemple c’est moins gênant que dans le film de 2009 parce que ce dernier en fait cas dans son récit.
Super interessant ce que tu dis Ugo!
Perso le dialogue entre l’espionne romulienne et La’an où elle dit « it’s almost like time itself is pushing back and events reinsert themselves » m’a fait direct pensé à ce trope d’écriture d’histoire de voyage dans le temps que TvTropes appelle « Ontological Inertia » qui rejoint un peu ton TGCM/le destin.
https://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/Main/OntologicalInertia
« Ta gueule c’est Quantique ! »
Pour moi, plus que le destin, c’est la police temporelle de Starfleet qui est à l’oeuvre.